lou ; je te tiendrai fermement, je ne te donnerai rien d'autre que la vérité.

Beaucoup diraient que j'ai de la chance de mener la vie que je mène. D'autres, rendus mauvais par la jalousie, dirait que ce n'est pas sain, et qu'en vivant de cette manière, je ne me rends absolument pas compte de ce qu'est en vérité le monde. Je vous explique. Depuis mon plus jeune âge, la seule préoccupation de mes parents est que je ne manque de rien. Normal, me direz-vous. Sauf qu'eux semble avoir mal compris et m'offrent ce que je veux la seconde après que je leur ai demandé. Je vis dans une famille aisée, pas richissime comme on peut en voir dans les plus luxueux appartements de mon quartier, mais disons que nous n'avons jamais manqué d'argent. Moi et ma petite soeur, aux alentours de dix ans, nous ne comprenions absolument pas pourquoi certaines familles étaient dans le besoin. Pour nous, tout ce cirque n'était que de la comédie. Mes parents m'avaient au départ inscrite dans une école publique. Je n'étais restée qu'un mois là-bas. Malgré mes trois ans, j'étais très désagréable avec les enfants moins bien habillés que moi, ceux qui semblaient ne pas prendre le temps de passer un coup de brosse dans leurs cheveux. Après que plusieurs enfants se soient pleins de moi, mes parents m'ont retirée de cette école et m'ont mise dans le privé, où je me sentais bien mieux intégrée. C'est à la maternelle que je rencontrai un petit garçon du nom de Lucas. Nous n'avions que quatre ans, et pourtant, nous avions tout compris. Sans cesse ensemble, à rire, il m'arrivait de pleurer lorsque la journée se finissait et que je devais le quitter. Arrivés à la primaire, nous étions toujours collés l'un à l'autre. Mes parents voyaient déjà cette relation d'un mauvais oeil, puisque petit à petit, Lucas s'affirmait comme la seule petite racaille de l'école. Durant tout le collège, cela ne m'inquiétait pas, nous étions toujours aussi proches. C'était mon Lucas. Puis, au lycée, les ennuis commencèrent sans que je m'en rende vraiment compte. Lucas allait plus loin, faisait des choses plus dangereuses, plus osées. Et il m'emmenait avec lui. Aveugle, je ne voyais qu'une chose ; c'était avec moi qu'il faisait ses petites folies, et pas avec une autre. A partir de cette période, je devins plus fêtarde, plus drôle, plus fofolle. Je suis amoureuse de Lucas depuis toujours, mais depuis peu, une ombre s'est dessiné au tableau. Son nom ? Lucie Marceau. Je compte bien l'éliminer, et en vitesse.

Niveau étude, j'ai toujours été une bonne élève, j'ai obtenu mon bac littéraire, et je suis entrée à l'Université Denis Diderot. Je suis plutôt conquise de ce côté là, car les cours me plaisent énormément. Je fais partie du club de théâtre de l'Université, et j'adore cela. L'énergie dont on s'empare juste avant d'entrer sur scène ... C'est un sensation extraordinaire. Je fais aussi parti de l'équipe de natation. Bref, vous l'aurez compris, entre les fêtes, les cours, le théâtre, la natation, et Lucas, mes journées sont bien remplies.